Le théâtre tous azimuts de Clément Bondu au festival d’Avignon
Clement Bondu

Le benjamin du « in » enterre les idéaux du XXe siècle dans une pièce foisonnante mais un peu hermétique.

« Dévotion. Dernière offrande aux dieux morts »

Écrit et mis en scène par Clément Bondu

Gymnase du Lycée Saint-Joseph

Au Mexique, le « Día de los muertos », le jour des morts, se célèbre comme une grande fête. Un rituel lors duquel les familles se retrouvent pour commémorer les défunts dans l’allégresse, mangeant, dansant, chantant sur leurs tombes. Il y a de cela dans la pièce du jeune Clément Bondu, qui enterre les idéaux du XXe siècle sans pour autant renoncer à la joie. La vie – et le spectacle – continue.

Cela se passe dans un monde traversé par les guerres, les tueries de masse, les désastres écologiques, les nationalismes. Le nôtre. Celui dont ont hérité les comédiens de l’École supérieure d’art dramatique de Paris, incarnation d’une génération occidentale à qui l’on répète que tout est fini, qu’il ne sert à rien de rêver.

Éclectisme

Clément Bondu a imaginé avec et pour eux cette allégorie baroque, série de tableaux inondés de symboles et de références politiques, littéraires, cinématographiques… Pour le dire simplement : cela part dans tous les sens. On y croisera ainsi Hamlet et Ophelia revenus d’entre les morts ; « L’Idiot », lointain cousin de l’anti-héros naïf de Dostoïevski, ou encore le chef d’un parti politique promettant « sécurité, ordre et progrès », qu’importe s’il faut pour cela sacrifier les moins bien lotis…

Traversée des miroirs aux alouettes de l’époque, Dévotion. Dernière offrandeaux dieux morts possède la folie d’une comédie de Shakespeare, le désespoir métaphysique d’une pièce de Beckett, l’excentricité d’un conte de Lewis Caroll. Cet éclectisme lui confère une singularité prometteuse, compensant un certain nombre de passages confus voire hermétiques.

Jusqu’au 8 juillet, à 15 heures. Rens. : 04.90.14.14.14. ; festival-avignon.com

Source: La Croix/Jeanne Ferney

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