La première infection au nouveau coronavirus en Europe se serait produite en Allemagne vers le 27 janvier, ressort-il d’une étude réalisée par des scientifiques de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni).
Le virus se serait propagé de l’Allemagne d’une part et de Singapour à l’Italie d’autre part. L’équipe de chercheurs a réussi à retracer l’origine des différentes souches du Covid-19 grâce à l’analyse du réseau phylogénétique. Il semblerait également y avoir trois foyers d’infection, avec des variantes du type A, B et C. Les chercheurs ont examiné le génome de 160 virus provenant de patients du monde entier et ont comparé tous ces génomes entre eux, ainsi qu’avec celui du coronavirus initialement présent chez les chauves-souris. En effet, ces dernières seraient à l’origine de la transmission de la maladie depuis l’infection d’une première personne dans un marché de Wuhan.
L’étude a montré que, malgré sa présence à Wuhan, ce n’est pas la variante du type A qui y a causé le plus d’infections mais bien la variante du type B, présente dans des foyers d’infection situés dans la province de Wuhan et du reste de l’Asie. Apparue à Singapour, à Hong Kong et en Corée du Sud, la variante de type C s’est répandue en Europe.
L’étude indique que la toute première infection européenne, qui s’est produite en Allemagne, était due à une variante du type C, mais qu’il existe en Italie une deuxième voie d’infection en provenance de Singapour, due à la même variante C mutée.
La variante du type A est la plus proche du virus original identifié chez les chauves-souris. Des descendants de ce foyer d’infection ont été trouvés chez des patients américains qui avaient séjourné à Wuhan. Alors qu’elle a causé de nombreuses infections en Asie, la variante de type B n’a infecté que très peu d’Européens. Selon les chercheurs, il est probable que, confronté aux limites de sa propagation hors de l’Asie ou peut-être même à cause d’une résistance latente au sein des populations ailleurs dans le monde, le virus ait muté en une variante C.
Tous les échantillons de virus ont été prélevés entre le 24 décembre 2019 et le 4 mars 2020. “Le réseau viral que nous avons pu reconstituer grâce à notre étude est en fait un aperçu de la phase initiale de l’épidémie”, déclare l’auteur principal de l’étude, le généticien Peter Forster. “Cela donne une bonne représentation des premières mutations mais étant donné que ces dernières devraient encore être nombreuses, elle ne devrait pas rester précise longtemps.”
L’équipe de Peter Forster travaille désormais contre la montre pour analyser autant de génomes supplémentaires que possible. Les résultats préliminaires de ces recherches suggèrent que la première infection en Chine pourrait avoir eu lieu dès septembre, ou très certainement entre la mi-septembre et le début du mois de décembre, a déclaré le généticien.
L’étude a été publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences.
Source: lalibre.be