Les procureurs français ont déjà ouvert une enquête sur le groupe de cinq hommes cagoulés qui ont annoncé le retour aux armes de l’île administrée par la France.
Ce n’est peut-être qu’une menace mais le danger d’un retour aux délais en Corse est réel. Cinq hommes cagoulés ont annoncé dans une vidéo d’une demi-minute leur intention de reconstituer le groupe armé indépendantiste historique Front Corse de Libération Nationale de la Corse (FLNC), qui avait déposé les armes en 2014. Le journal local Corse-Matin était invité à une conférence de presse clandestine où le groupe a justifié le retour aux armes pour faire face à “la mort programmée de la Corse”.
À l’heure actuelle, le ministère public français a déjà ouvert une enquête pour « association de malfaiteurs terroristes » et « violation de la législation sur les armes liées à des activités terroristes ». Selon El País, Eric Bouillard, procureur d’Ajaccio, capitale de la Corse, s’est dit “très attentif à cette action et que le ministère public de Paris va désormais prendre en main” l’affaire.
Corse-Matin a également reçu un communiqué d’une page intitulé FLNC Per l’Indipendenza (FLNC pour Indépendance) dans lequel le groupe revendique le nom du mouvement historique et son manifeste fondateur « du 5 mai 1976 ». Le document exprime également « l’engagement historique » du FLNC à « ne jamais attaquer les gens, seulement les biens ». Contrairement à d’autres organisations telles que l’IRA ou l’ETA, la plupart des attaques cherchaient à ne pas cibler des personnes.
Le nouveau groupe promet d’assurer, “par la force si nécessaire”, le respect des “recommandations et interdictions” qu’ils exposent dans de nouveaux points du document pour “sauver le peuple corse d’une disparition programmée”. Parmi ces conditions présentées par le “groupe mystérieux”, comme l’appelle le Corse-Matin, figurent “l’interdiction d’acheter des propriétés” sur l’île et, dans le cas de ceux qui possèdent déjà un bien, “les vendre impérativement à l’achat prix” exclusivement aux “individus ou à la collectivité” pour les “convertir en logements sociaux”. Le groupe réclame le remplacement des étrangers par des corsaires « dans tous les métiers » et l’imposition d’un enseignement obligatoire des corsaires dans les écoles. Il fait également référence à la mise en place d’un quota maximum de touristes qui ne dépasse pas « le double de la population pendant les mois de grande affluence, soit un maximum de 600 mille touristes » contre les trois millions actuels annuellement.
Malgré l’imprécision du communiqué et l’impossibilité, pour le moment, de confirmer la portée de ce nouveau groupe armé indépendant, des alertes ont retenti en Corse où, ces derniers mois, plusieurs actes de violence ont été enregistrés.
Les différents groupes armés ont mené 11 000 attaques en quatre décennies de lutte contre ce qu’ils appellent l’occupation française de l’île. Jusqu’en 2010, le FLNC dominait la politique indépendantiste corse, malgré des divisions constantes et des luttes internes qui ont fait des dizaines de morts parmi les séparatistes. En 2014, le groupe a annoncé la dissolution.
Source: avec agences