GRÈVES Si LFI maintient ses amendements, l’article 7, qui porte sur le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans, ne devrait pas être abordé avant la limite de vendredi à minuit.
Avec des manifestants moins nombreux mais toujours déterminés, les syndicats ont mobilisé jeudi pour la cinquième fois contre le projet de réforme des retraites, souhaitant maintenir la pression sur des députés qui n’ont plus beaucoup d’espoir de pouvoir débattre de l’âge légal avant vendredi minuit.
En pleines vacances scolaires, à l’exception de l’Ile-de-France et de l’Occitanie, la mobilisation est apparue en baisse, les syndicats se projetant vers le 7 mars, où ils ont promis de « mettre la France à l’arrêt ».
La CGT a revendiqué 1,3 million de manifestants, le chiffre le plus faible depuis le début de la mobilisation le 19 janvier. Le ministère de l’Intérieur a chiffré le nombre de manifestants sur l’ensemble du territoire à 440.000 (contre 963.000 lors de la précédente mobilisation, le 11 février, qui était un samedi).
Perturbations limitées dans les transports
Les dirigeants des huit principaux syndicats français avaient décidé de manifester à Albi pour « braquer le projecteur » sur cette France des villes moyennes très mobilisées, selon le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.
« Le mécontentement, la détermination et la combativité sont intacts », a-t-il assuré avant le départ de la manifestation, qui a réuni 10.000 personnes selon la préfecture et 50.000 selon les syndicats – autant que le nombre d’habitants de cette ville. « Les élus ne peuvent pas être indifférents quand il y a autant de monde dans la rue », a déclaré son homologue de la CGT, Philippe Martinez.
Dans la plupart des villes, les rangs étaient plus clairsemés que pour la 4e journée de mobilisation samedi, comme à Toulouse, où la police a compté 14.000 personnes (contre 25.000 samedi) ou Lille, où ils étaient 3.500, contre 10.700 samedi. Le cortège parisien a réuni 300.000 personnes selon la CGT, 37.000 selon la préfecture, et 33.000 selon le cabinet Occurrence.
Les perturbations sont restées limitées dans les transports. Néanmoins, des vols ont été annulés et des agents d’EDF ont baissé la production d’électricité, sans provoquer de coupures de courant. Dans l’éducation, le taux de grévistes était moindre que le 7 février.
La gauche divisée à l’Assemblée
Après plusieurs jours d’empoignades stériles, les députés abordent la dernière ligne droite des débats jusqu’à vendredi minuit, heure couperet de l’examen du texte avant sa transmission au Sénat. Les députés de La France insoumise (LFI) ne devraient pas retirer les milliers d’amendements qui empêchent les débats d’avancer rapidement à l’Assemblée nationale. L’article 7, qui porte sur le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans, ne devrait donc pas être abordé.
« On ne baissera pas le ton », a lancé depuis Montpellier le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. Seule à maintenir encore des milliers d’amendements qui ralentissent les débats, LFI a clarifié sa position jeudi par la voix de Jean-Luc Mélenchon : « Incompréhensible retrait des amendements du PCF. Pourquoi se précipiter à l’article 7 ? Le reste de la loi ne compte pas ? Hâte de se faire battre ? », a-t-il tancé sur Twitter.
Jean-Luc Mélenchon a « tort », a répondu le socialiste Jérôme Guedj, tandis que les macronistes se délectaient : c’est la preuve que ce sont « les LFI qui font le blocage », selon le député Renaissance Sylvain Maillard. Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a dénoncé une « bascule » et un « aveu » de Jean-Luc Mélenchon, qui veut faire « traîner les débats ».
De son côté, le RN a déposé mercredi une motion de censure, pour savoir qui est « pour ou contre la réforme », selon sa cheffe de file Marine Le Pen. Elle devrait être débattue vendredi soir.
Source: 20minutes.fr