Les cinq millions de chats domestiques et plus de deux millions de chats errants présents en Australie sont une véritable menace pour la faune sauvage locale. À tel point que les mesures pour limiter leur liberté dans le pays se multiplient. Les félins domestiques sont notamment sous le coup d’un… couvre-feu. Explications.
Attention, chat en vue. En Australie, les mesures pour limiter la liberté des chats domestiques se multiplient. Et pour cause : au pays des kangourous, qui abrite cinq millions de chats domestiques et plus de deux millions de chats errants, ces félins sont une véritable menace pour la faune sauvage. Sur place, les dégâts sont considérables, alertent les défenseurs de l’environnement. Les chats de compagnie tuent chaque année plus de 340 millions d’animaux indigènes : mammifères, oiseaux, reptiles et grenouilles, relate la chaîne de télévision américaine ABC News.
27 races sont en voie de disparition
« Quand votre chat vous dépose gracieusement un oiseau mort sur votre paillasson, sachez qu’ en moyenne quatre autres sont cachés sous les buissons », explique Sarah Legge, spécialiste de la faune à l’Université nationale australienne, cité par le média américain.
À lui seul, un chat peut tuer environ 186 créatures par an. Pour les chats sauvages, c’est bien plus : 790 bêtes tuées chaque année, selon cette scientifique. Résultat, en Australie : 27 races sont en voie de disparition. Comme le bandicoot à pieds de cochon, une espèce de petit marsupial herbivore, ou encore le rat-kangourou du désert.
Couvre-feu, confinement, laisse
Pour protéger la faune sauvage, les mesures restrictives à l’égard des félins se multiplient. Les couvre-feux pour chats, décrétés localement, se multiplient dans le pays. Dans certains endroits, les propriétaires ont ainsi interdiction de laisser traîner leur matou, ou alors à condition qu’ils soient tenus en laisse. En juillet 2022, la mairie de Canberra a ainsi publié un arrêté obligeant les propriétaires de chats à tenir leur animal en laisse, rapportait le journal britannique The Daily Mail.
En cas d’infraction au règlement, les chats, qui doivent être pucés, risquent la fourrière et les propriétaires une amende.
Si certains propriétaires ont parfois du mal à considérer leur chat comme un tueur ambulant, d’autres les gardent chez eux sans problème : c’est le cas pour environ 30 % des propriétaires de chats en Australie, estiment les associations de protection de l’environnement qui voudraient qu’ils soient plus nombreux.
Sans pour autant bannir les chats d’Australie, les défenseurs de la faune australienne et les autorités réfléchissent aussi à développer des alternatives au confinement des chats. Par exemple, en encourageant les propriétaires à installer des cages dans leur jardin, pour empêcher leur félin d’aller chasser à l’extérieur.
Source: www.ouest-france.fr