L’intersyndicale a lancé un appel à la mobilisation pour mardi 6 juin afin de protester contre la réforme des retraites
L'intersyndicale a lancé un appel à la mobilisation pour mardi 6 juin afin de protester contre la réforme des retraites 1

Smartencyclopedia avec des agences

Au cours d’une réunion en visioconférence le mardi 2 mai, l’intersyndicale a décidé d’organiser une quatorzième journée de mobilisation le mardi 6 juin. Cette date est prévue deux jours avant l’examen de la proposition de loi du groupe de députés Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) qui vise à abroger la réforme des retraites. Cette annonce fait suite aux manifestations du 1er mai qui ont rassemblé environ 800 000 personnes selon la police et 2,3 millions selon la Confédération générale du travail (CGT).

Même si la mobilisation n’a pas atteint les niveaux de la fin janvier, lorsqu’environ 1,3 million de personnes ont défilé selon le ministère de l’intérieur, la première Fête internationale des travailleurs unitaire depuis 2009 a connu une forte participation après douze journées de manifestations, bien au-delà des manifestations du 1er mai habituelles. Selon Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière (FO), cette mobilisation massive et déterminée oblige les syndicats à poursuivre leur combat contre cette loi dans l’unité syndicale, bien qu’elle ait été pour l’essentiel validée par le Conseil constitutionnel et doive entrer en vigueur en septembre.

Selon le gestionnaire du réseau de bus de Rennes et de sa métropole, les manifestations contre la réforme des retraites ont une fois de plus entraîné de fortes perturbations mardi, en raison du blocage du principal dépôt par les manifestants. Ce dépôt a déjà été bloqué à plusieurs reprises, notamment les 20 et 28 mars ainsi que le 13 avril.

Selon la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, les syndicats ont maintenant en vue “deux échéances” pour maintenir la contestation. Les voici.

  • Le Conseil constitutionnel doit rendre une décision concernant le Référendum d’Initiative Partagée (RIP) le 3 mai

Ils attendent avec impatience la décision du Conseil constitutionnel mercredi, concernant leur seconde demande de Référendum d’Initiative Partagée (RIP), à très court terme.

Suite au rejet de leur première demande de Référendum d’Initiative Partagée (RIP) par le Conseil constitutionnel le 14 avril, ils se montrent prudents. Laurent Berger y croit “plus ou moins”, tandis que Sophie Binet estime que le RIP a été rédigé de manière à ne pas fonctionner.

  • Le 8 juin, l’Assemblée nationale discutera de l’abrogation de la réforme des retraites.

Les syndicats ont plus d’espoir à moyen terme quant à la discussion à l’Assemblée nationale le 8 juin concernant la proposition de loi du groupe de députés Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), visant à abroger la réforme des retraites. Pour Sophie Binet, qui rappelle la motion de censure qui a échoué “qu’à neuf voix près” après l’utilisation du 49.3, les députés ont “la sortie du conflit entre les mains”. Un vote favorable ne serait que le début d’un processus parlementaire, mais cela serait un revers pour l’exécutif. Le ministre du travail, Olivier Dussopt, a admis sur LCI lundi soir que “forcément, il y a un risque parce que nous sommes dans une majorité relative.”

Afin de préparer la prochaine journée d’action du 6 juin, les syndicats doivent trouver un accord malgré leurs différences, en réponse aux invitations de l’exécutif pour reprendre les négociations sur divers sujets tels que la réforme de France Travail, le RSA, le lycée professionnel, l’emploi des seniors et les conditions de travail. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, devrait envoyer des invitations aux syndicats prochainement, sans préciser si les rencontres seront bilatérales ou multilatérales.

Laurent Berger a confirmé que la CFDT accepterait de discuter avec le Premier ministre, mais Sophie Binet, quant à elle, n’a pas encore pris position et a souligné que la décision serait prise en commun par l’intersyndicale. Elle a également fait savoir que l’agenda gouvernemental, incluant les réformes du travail et du lycée professionnel, ne convenait pas aux syndicats.

Laurent Berger, invité de l’émission « Quotidien » sur TMC lundi, a relativisé les divergences entre les syndicats en déclarant : « On n’a jamais dit qu’on était d’accord sur tout. (…) C’est pas la fin de l’intersyndicale ». Cependant, il a admis que si la proposition de loi du groupe LIOT n’était pas validée lors du vote du 8 juin, il ne prétendrait pas que de nouvelles journées de mobilisation pourraient faire céder le gouvernement et le président de la République.

Les syndicats réformistes, à savoir la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), ont déclaré leur intention de participer aux réunions proposées par le gouvernement. François Hommeril, président de la CFE-CGC, a affirmé que “nous ne pouvons pas manquer indéfiniment les réunions à Matignon. Nous avons besoin d’un nouveau rapport de force, d’un nouveau chapitre”.

 

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