Par José Carlos Palma*
La Corne de l’Afrique reste embourbée dans des conflits, résultant principalement des échecs de ses dirigeants et attisés par des forces extérieures cherchant à exploiter son importance géostratégique. L’élite intellectuelle et politique, les aînés et les leaders communautaires sont souvent cantonnés à représenter des tribus et des clans spécifiques plutôt que de travailler pour le progrès collectif de la région.
La clé du développement de la région réside dans des réformes politiques, économiques et sociales, remplaçant les conflits tribaux actuels qui ne font qu’ajouter au chaos et à l’instabilité. Malgré ses ressources naturelles et sa position stratégique, la Corne de l’Afrique figure parmi les régions les plus pauvres du monde.
La sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale semblent de plus en plus influencées par des puissances étrangères désintéressées du bien-être de la région. Les réformes politiques et institutionnelles, les processus de la société civile, la liberté d’expression et la participation privée au développement restent largement sous le contrôle de gouvernements corrompus.
La région est aux prises avec des groupes terroristes trouvant des refuges sûrs, déstabilisant davantage la région, souvent aidés indirectement par des dirigeants privilégiant l’intérêt personnel au bien-être de leurs populations. Les politiciens de la région entravent le progrès au lieu de favoriser une saine concurrence avec les régions voisines, comme la Communauté d’Afrique de l’Est.
Les conflits tribaux et ethniques perpétuent le sous-développement, le manque de liberté, les réformes institutionnelles et la coopération entre les pays. Les dirigeants de la région sacrifient leur peuple pour des gains personnels, faisant des promesses qui ne font qu’engendrer plus de chaos. La rhétorique de l’unité et de la fraternité contredit souvent des actions contribuant aux litiges territoriaux et aux luttes de pouvoir.
La signification géopolitique de la Corne de l’Afrique, avec ses anciennes routes commerciales reliant l’Afrique, l’Asie et l’Europe, en fait un point focal pour les intérêts mondiaux. L’ouverture du canal de Suez en 1869 a renforcé son importance, attirant de nombreuses flottes et bases militaires. Cependant, les conflits internes, la pauvreté induite et les intérêts personnels des dirigeants laissent la région vulnérable.
Des réformes et une coopération entre les secteurs public et privé sont essentielles pour le développement de la région, nécessitant paix et stabilité. Malheureusement, les réformes proposées ont largement été ignorées, les dirigeants privilégiant les ambitions personnelles aux besoins régionaux. Les leaders de la région doivent transcender le nationalisme superficiel, adopter des réformes authentiques et travailler vers la paix et la stabilité pour un développement durable.
* Expert en relations internationales, telles que la politique étrangère, le commerce international, la sécurité intérieure, la sécurité internationale, les pays en développement et la sécurité intérieure, le renseignement et l’armée.