Par Smartencyclopedia avec les Agences
Paris, France — Le président français Emmanuel Macron a exclu, lundi, la possibilité de nommer un gouvernement de gauche pour mettre fin à l’impasse politique du pays, affirmant que cela constituerait une menace pour la “stabilité institutionnelle”.
Alors que Macron a déclaré qu’il entamerait de nouvelles discussions mardi pour trouver un Premier ministre, les partis de gauche ont réagi avec fureur à cette annonce, appelant à des manifestations de rue et à la destitution du président.
Depuis les élections de juillet qui ont donné une majorité relative à une alliance de gauche au Parlement sans toutefois lui permettre de gouverner, Macron mène des négociations prolongées pour former un nouveau gouvernement.
Le président a rejeté les prétentions de la gauche à gouverner après des négociations lundi avec la figure de proue de l’extrême droite, Marine Le Pen, et d’autres dirigeants politiques.
Alors que certains rapports indiquaient que Macron souhaitait nommer un Premier ministre dès mardi, le président a plutôt annoncé qu’il entamerait un nouveau cycle de négociations.
« Ma responsabilité est de veiller à ce que le pays ne soit ni bloqué ni affaibli », a déclaré Macron dans un communiqué, appelant “tous les responsables politiques à se hisser à la hauteur en faisant preuve d’un esprit de responsabilité”.
Menace sur la Stabilité
Les élections de juillet ont laissé l’Assemblée nationale de 577 sièges divisée entre l’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) avec plus de 190 sièges, suivie de l’alliance centriste de Macron avec environ 160 sièges, et le Rassemblement National de Le Pen avec 140 sièges.
Le NFP, en particulier La France Insoumise (LFI), a revendiqué le droit de former un gouvernement, mais les partis centristes et de droite ont promis de voter contre lors de tout vote de confiance.
Un gouvernement purement de gauche “serait immédiatement censuré par tous les autres groupes représentés à l’Assemblée nationale” et “la stabilité institutionnelle de notre pays nous impose donc de ne pas choisir cette option”, a déclaré Macron.
Macron a précisé qu’il dialoguerait avec les chefs de partis et “des personnalités distinguées par leur expérience au service de l’État et de la République”.
Sans nommer LFI, le président a appelé les socialistes, écologistes et communistes de l’alliance de gauche à “coopérer avec d’autres forces politiques”.
Une source proche de Macron a confirmé par la suite qu’il ne tiendrait plus de discussions avec LFI ou le Rassemblement National, ni avec Éric Ciotti, le leader des Républicains (LR), qui s’était allié au parti d’extrême droite de Le Pen pour le vote anticipé.
La réaction de LFI a été véhémente, avec son coordinateur national Manuel Bompard qualifiant les propos de Macron de “coup d’État antidémocratique inacceptable”.
Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a appelé à une “réponse ferme et forte” de la part du public et des politiciens, incluant une “motion de destitution” contre le président.
Le chef du Parti communiste, Fabien Roussel, a appelé à une “grande mobilisation populaire” et a rejeté de nouvelles discussions.
La leader du parti écologiste, Marine Tondelier, a déclaré que “le peuple doit se débarrasser de Macron pour le bien de la démocratie. Il est le chaos et l’instabilité”.
Le Défi de Trouver un Premier Ministre
Macron a laissé Gabriel Attal en tant que chef de gouvernement par intérim depuis un temps record depuis les élections de juillet, cherchant une figure avec un soutien suffisamment large pour survivre à un vote de confiance.
Cependant, la pression monte alors que la date limite pour présenter un projet de budget pour 2025 pour le gouvernement lourdement endetté approche dans un peu plus d’un mois.
Les partis de gauche avaient poussé Macron à nommer Lucie Castets, économiste et fonctionnaire de 37 ans, au poste de Premier ministre.
Mélenchon avait même suggéré qu’il pourrait y avoir un gouvernement de gauche sans ministres de son parti, mais cela a été fermement rejeté par Macron et les partis de centre-droit.
Le président a qualifié à plusieurs reprises LFI de mouvement “extrême”, qualifiant le parti d’aussi fanatique que celui de Le Pen.
Depuis l’offre de Mélenchon, les partis de centre-droit se sont concentrés sur le manifeste de dépenses massives du NFP, à un moment où la France lutte contre un déficit budgétaire record et une montagne de dettes.
Attal a réaffirmé son opposition à LFI dans une lettre aux députés, qualifiant l’offre de Mélenchon de “tentative de coup d’État”, affirmant qu’il serait “inévitable” qu’un gouvernement NFP perde un vote de confiance.